L’APC, LE PEUPLE DU CHANGEMENT ET LE PEUPLE CAMEROUNAIS VONT SE DRESSER CONTRE LE COUP D’ÉTAT MILITAIRE DU RDPC ET ALLIÉS Par Hon. J.M. Nintcheu
Depuis l’année 2023, tout observateur de la scène politique camerounaise est frappé par des appels publics, répétés et assumés, à un coup d’État militaire au Cameroun.
Le 03 septembre 2023, cette scène à peine croyable s’est déroulée lors d’un débat sur une chaîne de télévision de la place. À la question du présentateur de savoir la probabilité qu’au terme d’une élection présidentielle, par exemple en 2025 ou même en 2032, l’armée camerounaise décide de prendre le pouvoir, le représentant officiel du RDPC, le parti au pouvoir, répond : « Mais bien sûr que cette hypothèse peut arriver. Et ça peut arriver dans le cas de figure où le MRC remporte les élections. Effectivement dans cette hypothèse là je vois très bien l’armée en train de prendre le pouvoir pour empêcher (un panéliste : et si c’est l’UPC ?) Permettez j’ai parlé du MRC en non de l’UPC. Donc s’il arrivait par impossible que le MRC remporte les élections, je m’attends à ce que l’armée s’y oppose fermement. (…) Mais qui imagine les soldats camerounais conspués, y compris par le Président du MRC, accepter d’avoir ce Monsieur pour commandant en chef. Au MRC on insulte l’armée camerounaise tous les jours, on la traite de tous les mots. Mais je ne vois pas dans quelles conditions il peut y avoir une collaboration entre un parti politique qui a choisi d’avoir un discours anti républicain contre l’armée et cette armée-là qui est républicaine ».
Et au militant du RDPC de continuer: « Je dis et je le répète que je ne vois pas dans quelles conditions il peut y avoir une cohabitation entre des individus qui traitent l’armée de milice et cette armée-là. Sauf si on va passer d’une milice à une autre ! Bon qu’est-ce qui va se passer ? On va congédier tous les Bulu et Beti de l’armée pour y mettre les ressortissants de la tribu du nouveau futur Président ? ».
Le lendemain de cette de cette étonnante sortie médiatique, soit le 04 septembre 2023, un autre responsable de la communication officielle du RDPC confirmait cet l’appel public à un coup d’État. Celui-ci écrivait alors : « Au cas où par miracle le MRC venait à gagner une élection présidentielle dans ce pays il y aura forcément un coup d’Etat, l’armée n’acceptera jamais d’avoir pour commandant en chef un leader d’un parti qui la traite de tous les noms d’oiseaux depuis plusieurs années. (…) En vérité en vérité, la seule condition d’un coup d’État au Cameroun est que le MRC gagne une élection présidentielle !!! L’armée n’acceptera jamais de se soumettre à un parti qui l’a régulièrement traitée de « milice bulu », « milice du tyran », « soldatesque de Biya » »
Le 05 septembre, ce même communiquant officiel du RDPC publiait le message ci-après, sur sa page Facebook : « l’UPC, le PCRN, l’AFP et autres n’ont jamais insulté l’armée de ce pays !!! Si l’un de ces partis gagne l’élection présidentielle un jour l’armée se mettra au service de son leader !!! Par contre, si c’est le MRC ou un parti ayant investi le Président du MRC qui gagne, il y aura automatiquement un coup d’Etat. ».
Dans le sillage du lancement de l’ALLIANCE POLITIQUE POUR LE CHANGEMENT (APC) qui porte la candidature du Professeur Maurice KAMTO, candidat du MRC à l’élection présidentielle prévue en 2025, les officines du régime, paniquées, ont fabriqué un énième avatar politique du RDPC, l’ALLIANCE POUR LA TRANSITION POLITIQUE (ATP). À travers l’ATP dont les membres implorent Paul BIYA de les associer à un Gouvernement d’union nationale, dans une transition politique, le pouvoir en place tente maladroitement d’éviter le duel politique qui sera inéluctable au cours du scrutin présidentiel à venir. Ce duel opposera Maurice KAMTO, candidat du MRC et de l’APC à celui du RDPC et ses alliés officiels et officieux.
À vrai dire, la triangulaire que le pouvoir tente maladroitement et désespérément de créer dans le cadre de l’élection présidentielle à venir est improbable. En effet, pour les Camerounais les choses sont claires : l’élection présidentielle de 2025 verra s’affronter deux camps celui des anti-régime BIYA-RDPC et affidés, officiels et officieux, à celui des seuls vrais et légitimes adversaires du pouvoir que sont les partis politiques, les organisations de la société civile, les personnalités diverses regroupés au sein de l’APC et tous les citoyens qui soutiennent sa démarche.
L’ATP qui est donc une émanation des officines du régime, s’est appropriée, à la suite du RDPC dont elle n’est pas si éloignée, les appels au coup d’État militaire. Ainsi, le député Cabral LIBII NGE NGUE, président national du PCRN, écrivait le 20 février 2024 sur sa page Facebook : « En toute objectivité, la Transition Politique est devenue indispensable et inévitable au Cameroun. La question maintenant est celle de la nature de celle-ci. Militaire ou civile? (…) ».
Il est à noter que, jusqu’ici, la hiérarchie du RDPC n’a pas pris ses distances avec les curieuses sorties de ses communicants invitant l’armée à renverser Maurice KAMTO s’il était élu lors du scrutin présidentiel de 2025. De même les magistrats du tribunal militaire, généralement si prompts à ouvrir arbitrairement des procédures politiques contre les adversaires du pouvoir, mais également à les condamner illégalement et lourdement, ne trouvent pas ces appels répétés à un coup d’État assez anti républicains. Pour eux, il semble qu’il n’y aurait rien dans ces appels qui viole les lois de la République.
Au regard de tout cela, il est légitime de s’interroger sur les véritables raisons de cette tolérance, voire de ce « feu orange », à l’arrivée des militaires au pouvoir. Est ce que le régime BIYA -RDPC, conscient du bilan désastreux de 42 ans de gestion kleptocratique et irresponsable du pouvoir, veut anticiper sur sa défaite certaine en 2025 en organisant un coup d’État militaire ? En effet, tout laisse craindre ce scénario. Les extrémistes du régime, les partisans de la politique de la terre brûlée, les mêmes qui ont engagé une guerre interne inutile dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, depuis fin 2017, semblent déterminés à organiser un putsch pour éviter de perdre le pouvoir.
Face à cette situation qui se dessine publiquement désormais, l’APC appelle les Camerounais, le peuple du Changement à rester vigilants. L’APC est opposé à toute transition politique encore moins militaire. Même si les institutions de notre pays fonctionnent au pouls d’un seul individu, le Président de la République, et ne font que sa volonté, il reste qu’il n’y a pas rupture institutionnelle au Cameroun. En conséquence, le pays doit aller aux élections et tout doit être fait, dès à présent, pour garantir que ces élections soient libres, transparentes et justes.
L’APC appelle l’attention de l’ONU, de l’Union Africaine, et des peuples amis du peuple camerounais sur le risque grave que fait peser ces appels publics aux coups d’État sur la sécurité du Cameroun. Il n’échappe à personne que l’Afrique francophone est plongé dans un tourbillon politique. Le statut de dernière digue sécuritaire reconnu au Cameroun, au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ne fait point de doute. Si cette digue lâche, il est possible, voire très probable, que la sous-région ne survive guère au flot d’instabilité qui en résultera. Aussi, est-il impérieux pour tous les partenaires du Cameroun soucieux d’y préserver la paix de prendre, dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour éviter que des aventuriers politiques, désireux de conjurer la défaite certaine du RDPC aux prochaines élections, n’instrumentalisent l’armée pour un coup d’État. De manière claire, la communauté internationale doit se tenir aux côtés de forces pro démocratie et du peuple camerounais.
Pour sa part, l’APC et le peuple du Changement feront face avec une détermination insoupçonnée aux putschistes du RDPC et alliés. D’ailleurs, le peuple camerounais dans toutes ses composantes est résolu à affronter ces putschistes du RDPC et alliés.
Fait à Yaoundé le 11 mars 2024
Honorable Jean Michel NINTCHEU, Président National du Front pour le Changement au Cameroun (FCC), Coordonnateur National par Intérim de l’ALLIANCE POLITIQUE POUR LE CHANGEMENT (APC).